La Fable de mon envol

Il avait la cinquantaine bien trempée,

Et moi la trentaine à peine entamée,

Calmement il m'annonce ce que l'on va faire,

C'est à dire juste s'envoyer en l'air.

Je l'écoute d'un air perplexe,

Car c'est pour moi un nouveau contexte,

Il veut me faire prendre de l'altitude,

Et moi découvrir la sensation de plénitude.

Il me demande de le tutoyer,

J'accepte sa proposition sans broncher,

Je ne suis ici que pour prendre du plaisir,

Alors lentement, j'inspire, puis doucement j'expire.

Puisque nous sommes devenus familier,

Je lui avoue qu'il est pour moi le premier,

Et ose lui faire part,

De l'appréhension qui m'empare.

Il tente de me rassurer,

Ca fait 29 ans qu'il fait ce métier,

Je ne l'ai pas encore payé,

J'attends que la prestation soit terminée.

C'est parti pour le grand saut,

Ca y est, je me jette à l'eau,

Ou plutôt, je me jette d'en haut,

Son torse collé à mon dos.

Je parle pour me détendre,

Et lui m'indique la position à prendre,

J'obéis et l'écoute avec attention,

Pour un maximum de sensation.

Comme un oiseau je prends mon envol,

Me retrouve propulsée à 800 mètres du sol,

Au dessus de l'océan Indien,

Finalement, je me sens bien.

Les 20 minutes sont à présent écoulées,

Avec un atterrissage en toute beauté,

D'en haut, les émotions étaient vibrantes,

Je remercie chaleureusement, mon moniteur de parapente.